Foire aux questions
Vous trouvez que la finance est un sujet obscur ?
Pas de panique, on vous explique tout ici ! Vous avez une question restée sans réponse ? Ecrivez-nous à contact@changedebanque.org pour nous la soumettre et nous l’ajouterons sur cette page !
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Comprendre le lien entre finance et climat
L’argent ne dort jamais et c’est aussi le cas de votre argent. Les banques financent l’économie en accordant des prêts et d’autres services financiers aux particuliers, aux entreprises de plus ou moins grande taille et aux collectivités territoriales. C’est leur pouvoir de création monétaire, qui est rendu possible en raison de deux choses : de leur agrément bancaire qui les autorise à faire du crédit ; et de leur collecte de fonds auprès des différents publics, dont vous ! En France, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, le groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne), Crédit Mutuel, La Banque Postale et Crédit Coopératif vont donc utiliser l’argent confié par leurs clients pour financer les projets et entreprises de leur choix.
Vous l’aurez compris, les “néobanques” ou “écobanques” comme Helios, OnlyOne et Green-Got n’ont pas ce pouvoir de création bancaire car elles collectent des fonds mais n’ont pas les mêmes agréments bancaires que les banques traditionnelles (elles ne sont pas des “établissements de crédit”). Mais alors que font-elles de l’argent collecté ? Green-Got et OnlyOne le cantonnent chez Crédit Mutuel Arkéa et Société Générale et augmentent ainsi le pouvoir de création monétaire de ces dernières et leur capacité à faire des crédits. Helios le cantonne un mois chez SolarisBank puis se sert d’une partie de l’argent pour financer des projets alignés avec sa charte, quand le reste est mis en réserve à la Banque centrale européenne.
Attention : la Nef est un cas à part – voir la question qui lui est dédiée.
Les banques sont extrêmement opaques et seule la Nef publie l’intégralité des activités financées (pour plus d’information voire La Nef est-elle une banque?). Il n’est donc pas facile, voire pas possible, de savoir ce que votre banque finance et encore moins ce que votre argent finance.
- Hormis les produits d’investissement à travers lesquels votre argent est utilisé pour des activités spécifiques, il est impossible de connaître ce que chacun de vos euros financent précisément.
- En revanche, vous pouvez obtenir une photo globale de ce que votre épargne contribue à financer, en passant par l’application mobile Rift ou en exigeant de la transparence de la part de votre banquier. Et encore, cette photo ne pourra couvrir qu’une partie de votre épargne.
- Cela se corse pour le compte courant sur lequel l’argent déposé permet à la banque de faire du crédit. L’accès payant à des bases de données financières permet d’identifier une partie des projets et entreprises financés par les banques et cette partie suffit a priori à appréhender la répartition et le poids de certaines activités dans le total de leurs soutiens. Reclaim Finance a accès à certaines bases de données et commande des recherches auprès de prestataires spécialisés pour suivre précisément les soutiens des banques à certains secteurs (voir pourquoi analyser l’action climatique des banques à l’aune de leurs soutiens aux énergies fossiles)
Et n’oubliez pas ! Votre banque ne fait pas que du crédit. Elle offre aussi d’autres services financiers aux entreprises et rend ainsi possible leurs activités. La banque est alors un intermédiaire, et est rémunérée à la commission, pour chaque transaction. Choisir une banque responsable, ce n’est pas seulement s’assurer que son argent n’aille pas financer des activités controversées, c’est aussi renforcer ou refuser de collaborer avec des banques en fonction de ce qu’elles soutiennent, au-delà des prêts.
Limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C et opérer la transition écologique requiert des investissements massifs. D’après le GIEC, il nous faut multiplier par 6 ceux dans les solutions. Et dans “transition”, il y a bien l’idée de développer des nouveaux modèles, mais aussi celle de sortir des anciens modèles : il ne faut pas ajouter de nouvelles manières de produire et consommer aux pratiques existantes ; il faut rapidement abandonner ces pratiques afin d’aller uniquement vers des activités soutenables.
Les banques sont au coeur de cette transformation. A l’instar des autres acteurs financiers, comme les assureurs et les investisseurs, leurs services financiers d’aujourd’hui façonnent le monde de demain. Autrement dit, elles sont à un carrefour et doivent choisir entre financer des activités soutenables ou continuer à financer des activités qui continuent d’aggraver le dérèglement climatique, comme des nouveaux projets d’énergies fossiles.
Ainsi les banques sont indispensables à la transition, mais encore faut-il qu’elles fassent les bons choix. Ce n’est pas le cas de toutes les banques françaises. Contrairement aux banques recommandées sur ce site, les plus gros groupes continuent de financer significativement l’expansion du secteur pétrolier et gazier, à rebours des recommandations des scientifiques du GIEC, de l’Agence internationale de l’énergie, des Nations-Unies, et de leurs propres engagements climatiques !
Les banques n’ont pas le droit d’utiliser l’intégralité des fonds déposés par leurs clients. La règlementation leur impose en effet de disposer d’une certaine réserve de liquidité composée d’actifs sûrs et liquides (sous forme d’obligations cotées émises par l’État ou d’entreprises privées très bien notées).
Banque, banque en ligne et “néobanque”
L’agrément bancaire est une licence d’établissement de crédit qui permet aux établissements que l’on appelle “banques” d’opérer pleinement, à savoir de recevoir des dépôts, d’offrir des services de paiement (cartes, virements, chèques, etc.) mais aussi d’octroyer des prêts.
Toutes les banques dites “traditionnelles” – BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, le groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne), La Banque Postale, et Crédit Mutuel possèdent cet agrément. A contrario, Helios, OnlyOne et Green-Got n’ont à ce jour pas cet agrément. Celles que l’on qualifie à tort de “néobanques” peuvent toutefois collecter des fonds et offrir des services de paiement en raison de leur partenariat avec des établissement de monnaie électronique et/ou avec des banques de plein exercice.
La demande d’obtention de la licence d’établissement de crédit se fait auprès de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution). Mais le délai pour l’obtenir est long car il faut réunir plusieurs conditions, notamment disposer de fonds suffisants (il faut disposer d’un minimum de 5 millions d’euros en fonds propres, qui sont alors bloqués).
De nombreuses sociétés ont profité de la digitalisation de l’économie pour profiter des services de paiement 100% en ligne. Ces acteurs sont parfois qualifiés de “néobanques” – ou d’écobanques pour Helios, Green-Got et OnlyOne – alors qu’ils ne sont pas encore des banques au sens réglementaire du terme, c’est à dire qu’ils ne disposent pas encore d’un agrément d’établissement de crédit. Autrement dit, n’est pas banque qui veut. Pour cela, il faut l’agrément bancaire.
Bien que le terme de “néobanque” ou d’écobanque soit un abus de langage, c’est le terme communément utilisé, et nous en ferons de même sur ce site ! Ainsi, nous utilisons ces termes pour parler de ces fintechs qui émergent depuis quelques années pour faire de la collecte et offrir des services de paiement grâce à leur fonctionnement avec des banques traditionnelles (elles “cantonnent” les fonds de leurs clients auprès de banques traditionnelles). Ces banques traditionnelles possèdent elles leur propre agrément : elles sont donc des banques de plein exercice, et peuvent aussi octroyer du crédit, contrairement aux “néobanques”.
En pratique, Green Got cantonne ses fonds auprès de Crédit Mutuel Arkéa ; Helios à Solarisbank et OnlyOne à la Société Générale. Lydia, qui propose une solution “Lydia Vert”, cantonne ses fonds à la BNP Paribas.
Une banque en ligne est une banque qui ne dispose pas d’agences physiques. Elle propose l’ensemble de ses services en ligne, accessibles sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Les néobanques sont des banques en ligne, au même titre que les filiales des groupes bancaires. Ainsi Boursorama est une filiale de Société Générale, Mona Bank est une filiale du Crédit Mutuel, etc. Parce que ce sont des filiales de groupes bancaires, il faut se référer aux pratiques de financements de celles-ci pour connaître l’impact de votre banque en ligne.
La NEF n’est pas une banque de plein exercice, en effet, elle ne propose pas de compte courant pour les particuliers ou de moyens de paiement. En revanche, elle dispose de l’agrément d’établissement de crédit auprès de l’APCR, ce qui lui donne la possibilité d’exercer son activité principale : la collecte de l’épargne des particuliers et l’octroi de crédits.
Une fois déposée à la NEF, votre épargne a un réel impact positif : aujourd’hui, l’encours de crédit de la NEF lui permet de “réemployer” 60% des fonds d’épargne collectés, c’est à dire qu’ils permettent de financer, par des crédits, des projets à impact. Le reste est soit investi dans des obligations de l’Etat Français, soit placé ou déposé en banque (en l’occurrence à la Caisse d’Epargne Rhône Alpes, et au Crédit Coopératif).
A ce jour, la NEF est adossée au Crédit Coopératif, qui a un rapport de supervision vis a vis de la NEF. Cela a peu d’impacts sur la politique de crédit et les activités de la NEF. La NEF est toutefois en cours d’obtention de ses propres agrément, afin de devenir complètement indépendante.
Que vous soyez dans une banque traditionnelle, en ligne, ou une “néobanque”, vos dépôts sont garantis. C’est le rôle du Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR), dont la mission consiste à protéger les clients en cas de défaillance de leur banque et établissement financier. Lorsqu’une banque n’est plus en mesure de rembourser les dépôts de ses clients, l’ACPR constate l’indisponibilité des dépôts, et le FGDR est saisi automatiquement pour indemniser les clients. En ce qui concerne les particuliers, vous pouvez retenir que :
- Vos dépôts sont garantis en distinguant 2 catégories de produits financiers. Au sein de chaque catégorie, les dépôts sont additionnés et indemnisés jusqu’à un maximum de 100 000 € par client et par établissement bancaire.
- Catégorie 1 = livret A, LDDS, LEP.
- Catégorie 2 = livret jeune, CAT, CAV, CEL, PEL, PEA, PER et tout autre compte, livret et plan d’épargne libellés en € ou dans la devise d’un État.
- Vos titres financiers (actions, obligations, OPCVM) sont garantis à hauteur de 70 000€ par client et par établissement
Ainsi, quelle que soit votre banque, même si celle-ci fait faillite, vos fonds sont séparés des fonds de votre banque, et sont garantis dans la limite des montants encadrés par la réglementation.
Si vous souhaitez plus d’informations sur le fonctionnement de ces garanties, c’est par ici !
NB :
Les “néobanques” ne sont pas directement couvertes par la garantie de dépôts, car le FGDR garantit (notamment) les comptes courants des “établissements de crédit”. Les “néobanques” n’ayant pas cet agrément, elles n’ont pas cette garantie. En revanche, ce ne sont pas elles qui détiennent les fonds des clients. Ces derniers sont cantonnés auprès d’une banque traditionnelle. C’est cette dernière qui est alors couverte par la garantie.
Que penser des banques “responsables” ?
Les “néobanques” communiquent toutes sur le fait que l’argent que vous leur confiez n’ira pas aux énergies fossiles mais ne financera que des activités responsables. Mais la réalité est un peu plus compliquée.
Contrairement à une banque agrémentée, les “néobanques” ne peuvent pas octroyer de crédits et elles ne fournissent pas non plus les services nécessaires à une entreprise pour se financer sur les marchés. Ainsi les “néobanques” n’ont pas ce levier qui permet à une banque de contribuer activement à façonner le monde de demain, en bien ou en mal.
Green-Got, Lydia et OnlyOne sont adossés à des “établissements de monnaie électronique” (respectivement PPS EU SA, SFPMEI et Treezor), et cantonnent leurs fonds chez Crédit Mutuel Arkéa (GreenGot), BNP Paribas (Lydia Vert) et Société Générale (OnlyOne). Concrètement, ces banques n’ont pas de prise sur les fonds cantonnés mais ces derniers, inscrits à leur bilan, élèvent leur pouvoir de création monétaire. Votre argent, confié à Green-Got, Lydia Vert et OnlyOne, donne donc plus de marge de manœuvre à Crédit Mutuel Arkéa, BNP Paribas et à Société Générale qui peuvent alors octroyer davantage de crédits.
Or Société Générale et BNP Paribas figurent toujours parmi les plus gros financeurs internationaux du charbon, du pétrole et du gaz, ce qui ne permet pas à OnlyOne et Lydia Vert de figurer parmi les alternatives responsables. A noter, Lydia s’engage à déposer l’équivalent des dépôts de ses clients “Lydia Vert” sur un compte professionnel à la Nef. Crédit Mutuel Arkéa, qui est l’une des six caisses fédérales du Crédit Mutuel, a sa propre politique sur le pétrole et le gaz. En raison de son cantonnement auprès d’une banque dont l’impact climatique est bien moindre, Green-Got figure parmi les alternatives, même si elle devra intégrer dans ses futures évolutions l’intégration d’un moyen de donner un réel impact positif à ses fonds.
Afin de pallier ces enjeux, ces “néobanques” cherchent à acquérir leur propre agrément, afin de garder la maîtrise de leurs fonds, et des décisions liées à la gestion de ces derniers.
A l’instar de Green-Got et OnlyOne, Helios communique sur le fait que l’argent que vous lui confiez n’ira pas aux énergies fossiles et ne financera que des activités responsables. Comme ces dernières, Helios n’a pas l’agrément bancaire et ne peut pas octroyer de crédits. Et pourtant, 40% des fonds que vous confiez à Helios servent à financer des activités en ligne avec sa charte de financement. On vous explique comment.
Helios a conclu un accord avec SolarisBank. Cet accord autorise Helios à faire transiter les fonds par SolarisBank, afin de bénéficier de son agrément bancaire, avant d’en mettre 60% en réserve à la Banque centrale européenne et de prendre le contrôle des 40% restants. Ainsi, les fonds sont bien à un moment cantonnés chez SolarisBank, mais uniquement sur une période d’un mois. Pendant cette période, SolarisBank augmente son pouvoir de création monétaire. Ensuite, Solaris s’engage à placer 40% des fonds d’Hélios dans des obligations émises par la Banque européenne d’investissement, après vérification que les projets soutenus à partir de cette obligation sont conformes à sa charte. Une obligation est un type de prêt opéré sur les marchés financiers. Une part de votre argent confié à Helios contribue donc effectivement à financer des projets à impact.
Tout d’abord, les frais d’interchange sont les frais reversés à la banque à chaque paiement avec votre carte. Un commerçant paye en effet 0.2% du montant total à votre banque à chaque transaction.
Certaines néobanques vous promettent alors de financer des projets soutenables grâce à l’utilisation de ces frais qu’elles perçoivent :
- Green Got finance la protection de la forêt amazonienne, le développement d’énergie éolienne ou solaire, et la dépollution des mers et océans
- Only One finance EcoTree (plantation d’arbres et installation de ruches)
Si la démarche est louable, les montants que représentent les frais d’interchange perçus par les banques (pour rappel, 0.2% de chaque paiement) sont dérisoires quand ils sont comparés aux fonds déposés sur les comptes courants. L’utilisation de ces frais, en ne remettant pas en cause les problèmes structurels que pose le fonctionnement des banques, n’est donc pas une solution. C’est pourquoi nous avons choisi de ne pas le mentionner.
Le Crédit Coopératif est affilié à BPCE depuis 2003. Cela signifie que le Crédit Coopératif détient une partie de BPCE, et que BPCE a un certain nombre de prérogatives sur ce dernier, notamment en cas de problème économique.
Crédit Coopératif est en revanche un établissement autonome (une personne morale autonome, une identité propre et une autonomie de gestion). Cela lui donne la possibilité d’avoir sa politique de financement propre, et de garder le choix des produits qu’il souhaite commercialiser.
En 2021, la Banque Postale a été la première grande banque mondiale à exclure de ses soutiens les nouveaux projets pétroliers et gaziers et les entreprises qui les développent sur l’ensemble de la chaîne de valeurs. La banque a en outre annoncé une sortie totale du secteur pétro-gazier d’ici 2030.
Le gestionnaire d’actifs La Banque Postale Asset Management a également annoncé des premières mesures sur le pétrole et le gaz en 2022, mais moins ambitieuses que la banque. Si le gestionnaire d’actifs entend mettre la fin de l’expansion pétro-gazière au centre de son dialogue avec les entreprises, elle se laisse la possibilité d’investir au cas par cas dans des entreprises développant de nouvelles capacités de pétrole et de gaz.
Le site Change de banque
Voir la méthodologie de classification des acteurs financiers sur Change de Banque
Mettre son argent au service du climat, ce n’est pas uniquement s’assurer que votre argent n’aille pas financer des activités controversées. C’est aussi renforcer les établissements qui offrent des garanties crédibles sur leur volonté de répondre à l’urgence sociale et climatique. Et c’est aussi refuser de collaborer avec des banques qui, au contraire, continuent de nier cette urgence et de financer le développement de projets pourtant reconnus scientifiquement comme aggravant la situation climatique.
Reclaim Finance dispose de données précises sur les politiques et pratiques des banques françaises et a donc disqualifié celles qui continuent à soutenir directement ou indirectement l’expansion des énergies fossiles (voir le Coal Policy Tool et le Oil & Gas Policy Tracker). C’est le cas des grandes banques françaises. Elles offrent certainement des produits d’épargne et d’investissement soutenables mais leur confier votre argent contribue à les soutenir et permettre leurs activités climaticides. Nous appliquons la même approche avec leurs filiales, qu’elles soient en ligne ou non.
Nous nous sommes donc surtout penchés sur le cas des banques agrémentées qui ne ressortent pas dans nos classements des banques climaticides (OGPT, CPT) et sur les “néobanques”. Nous avons échangé avec elles pour comprendre précisément la manière dont sont gérés et/ou utilisés les fonds et les garanties données, notamment quant à leur relation partenariale avec d’autres établissements bancaires.
De ces analyses, 4 banques ressortent comme des alternatives crédibles : la Banque Postale, le Crédit Coopératif, Green-Got et Helios.
De nombreuses activités, comme celles contribuant à la déforestation, doivent être fortement réduites voire arrêtées pour stopper le réchauffement planétaire. Mais la production et consommation d’énergies fossiles est la principale cause des changements climatiques et sortir de ces secteurs n’est pas négociable pour limiter le réchauffement à 1,5°C maximum.
Comme le rappelle l’Agence Internationale de l’Energie, contenir le réchauffement planétaire à 1.5°C implique qu’aucun nouveau projet d’exploration ou d’extraction d’énergies fossiles ne doit voir le jour. Au contraire, nous devons dès maintenant transformer en profondeur notre secteur énergétique pour ne plus produire d’électricité à partir de charbon, au plus tard en 2030 pour les pays de l’OCDE, et en 2040 ailleurs dans le monde. Toute notre production d’électricité doit en fait être totalement décarbonée – donc sans gaz également – d’ici 2035 pour les économies riches et 2040 pour les autres.
Analyser les rapports des banques aux industriels des énergies fossiles et notamment les financements qu’elles leur accordent est donc un bon baromètre de la valeur et de la sincérité de leurs engagements et actions climatiques. En France, de nombreuses banques continuent de soutenir le développement de nouveaux projets de pétrole et de gaz, qui continueront à être exploités bien au-delà des dates indiquées ci-dessus. Mais d’autres, présentées sur ce site, offrent des garanties crédibles sur leur volonté de répondre à l’urgence sociale et climatique.
Tout d’abord, nous avons fait le choix de nous limiter aux banques françaises pour le moment. Par ailleurs, de nouvelles initiatives bancaires fleurissent fréquemment. Certaines ne sont pas encore assez structurées pour que nous puissions réaliser une analyse de leur offre. Elles seront intégrées à notre analyse au fur et à mesure de leur structuration. Si vous souhaitez voir apparaître votre banque, où que vous vous posez des questions sur celle-ci, écrivez-nous, nous sommes là pour vous aider et vous renseigner !
Changer de banque (Particulier)
Changer de banque est un droit et les banques ne peuvent pas refuser votre départ à moins que votre compte présente des irrégularités comme un découvert. Dans ce cas, il est nécessaire de régulariser la situation pour pouvoir transférer votre compte. Une fois régularisé, les banques sont dans l’obligation de vous informer sur la procédure à suivre et votre banque d’arrivée a l’obligation de vous offrir un service d’aide à la mobilité bancaire.
Attention, ce service ne concerne que le compte courant et non les comptes épargne. Voir les questions dédiées à leur transfert dans le FAQ épargne.
De plus, détenir des crédits peut compliquer le changement de banque puisque votre nouvelle banque devra les racheter. Pas de panique, s’il vous est trop compliqué de faire racheter votre crédit, vous pouvez dès maintenant agir à travers vos comptes épargne et attendre le remboursement de votre crédit pour changer de banque.
Pour changer de banque, commencez par ouvrir un compte dans la banque que vous avez choisie, ou “banque d’arrivée”. Votre banque d’arrivée a l’obligation de vous proposer le service d’aide à la mobilité bancaire. Attention, si ce service est gratuit, il ne concerne que le transfert de votre compte courant.
Pour en bénéficier, il vous suffit seulement de fournir un RIB ainsi que de signer un mandat à votre nouvelle banque l’autorisant à effectuer les démarches. Celle-ci se charge d’informer tous les émetteurs de virements et de prélèvements récurrents sur votre compte du changement de domiciliation bancaire. Vous pouvez également lui demander de clôturer votre ancien compte et de transférer le solde sur votre nouveau compte.
A compter de la réception du mandat signé par la nouvelle banque, il faut compter au maximum 22 jours ouvrés pour que le changement soit effectif.
Attention, cette obligation légale concerne les établissements bancaires. Certains acteurs, comme les néobanques, ne proposent pas ce service. Il vous reviendra alors de faire les démarches (prévenir les organismes effectuant des prélèvements ou virements automatiques sur votre compte ; clôturer votre ancien compte ; transférer votre solde sur votre nouveau compte).
Si vous souhaitez plus de renseignements, la Fédération bancaire française a publié un guide sur le changement de banque et le service d’aide à la mobilité bancaire.
Oui, et vous pouvez aussi décider de placer votre épargne auprès de prestataires autres que l’établissement qui héberge votre compte courant.
Cela peut s’avérer une option si vous n’êtes pas en capacité de migrer votre compte courant et de faire racheter vos crédits par une autre banque. Dans ce cas, il est tout à fait possible de rester dans une banque traditionnelle, quand bien même elle n’est pas responsable et d’agir à travers votre épargne.
C’est également pertinent afin de placer son épargne à travers la Nef qui propose des produits d’épargne parmi les plus responsables mais qui ne propose pas directement de compte courant.
Et si vous souhaitez aller encore plus loin, il est possible d’investir dans des produits qui contribuent directement à façonner le monde en accord avec vos valeurs.
Si vous souhaitez changer de banque et que vous possédez un crédit, vous pouvez demander le rachat de votre crédit par votre nouvelle banque, mais elle n’est pas obligée de l’accepter, même si vous avez un compte courant chez elle. Si elle accepte, n’hésitez pas à lui demander de vous remettre le document d’information, qui contient toutes les caractéristiques qui vous aideront à prendre votre décision : coût de l’opération, différences de garantie et d’assurance par rapport à la banque de départ etc.
Vous pouvez également rembourser votre crédit par anticipation. Toutefois, votre banque de départ peut vous imposer certaines modalités. Pour plus d’informations à ce sujet, c’est ici.
Enfin, vous pouvez aussi choisir de conserver votre crédit dans votre banque habituelle jusqu’à son remboursement à terme. En attendant, vous pouvez agir à travers votre épargne en la plaçant de manière à ce qu’elle ne finance pas d’activités polluantes mais elle participe à une transition juste et solidaire. On vous donne quelques pistes dans le FAQ Épargne & Investissement.
Changer de banque (Chef.fe d’entreprise)
Les modalités pour changer de banque pour un professionnel ne sont pas tout à fait les mêmes que dans le cas d’un particulier. Voici les étapes qui vous permettront de passer à l’action si vous dirigez une TPE ou PME.
- Comparer les offres
Listez vos besoins : d’un côté, les services actuels permis par votre banque et les frais associés, et de l’autre, les services et frais proposés par des alternatives bancaires soutenables. Notre tableau comparatif vous aidera à faire une partie de ce travail. Mais selon votre structure, votre activité et votre niveau de développement, vos besoins seront uniques.Rapprochez-vous des alternatives bancaires identifiées afin de vous renseigner sur l’intégralité de leurs services et modalités ! - Ouvrir votre nouveau compte
Vous devrez transmettre certains justificatifs : pièce d’identité, exemplaires des statuts, SIRET, RIB, formulaire d’immatriculation, domiciliation. Les délais d’ouverture d’un compte bancaire dépendent de la banque choisie : cela peut aller d’une semaine pour une banque en ligne à plusieurs mois pour une banque traditionnelle. - Transférer vos opérations bancaires
Vous devrez transférer tous les prélèvements automatiques et virements récurrents. Pour n’en oublier aucun, pensez à parcourir vos anciens relevés de compte. - Attendre … Puis clôturer votre ancien compte
Nous vous conseillons de maintenir votre ancien compte ouvert et crédité pendant encore un moment afin de vous assurer que tous les transferts des opérations bancaires ont bien été réalisés.
Après quelques mois seulement, il vous suffira d’envoyer une lettre de résiliation à votre banque avec accusé de réception. N’oubliez pas de nous contacter également, votre témoignage nous sera utile !
Certaines opérations en cours peuvent vous empêcher de résilier votre compte courant. Il peut s’agir d’un crédit affilié d’une clause de domiciliation par exemple.
Dans ce cas, vous avez plusieurs options :
- ouvrir un compte bancaire dans votre nouvelle banque et y transférer l’ensemble de vos opérations tout en maintenant votre compte courant existant afin de maintenir le remboursement de crédit,
- faire racheter votre crédit par votre nouvelle banque,
- procéder à un remboursement anticipé.
Si vous êtes déterminé à clôturer votre compte bancaire coûte que coûte, vous pouvez également payer des pénalités pour procéder à sa fermeture.
Vous devrez spécifiquement demander la clôture de vos comptes épargnes professionnels pour les rouvrir dans un second temps dans votre nouvelle banque. Certains comptes épargne sont transférables (vous gardez ainsi l’ancienneté du compte) mais il est possible que des frais soient associés à ce service.
Comprendre son épargne et son investissement
La plateforme LITA.co, déjà engagée sur les questions d’épargne responsable, a développé en 2021 l’application mobile Rift (accessible sur smartphone) qui permet d’évaluer l’empreinte carbone de votre argent. Qu’il s’agisse de l’argent placé sur votre compte courant, votre livret A ou votre assurance vie, l’application vous informe notamment sur votre exposition, malgré vous, aux énergies fossiles. Rift vous permet également d’interpeller votre conseiller bancaire sur la gestion de votre argent.
Nous vous invitons à vérifier ce que finance votre épargne grâce à cette application, et si elle finance des secteurs en contradiction avec vos valeurs, rendez-vous ici pour épargner de manière responsable.
L’épargne réglementée concerne les produits d’épargne dont les règles de fonctionnement sont encadrées par l’État. Celles-ci concernent principalement le plafond et le taux d’intérêt de chaque produit. L’avantage de l’épargne réglementée réside notamment dans sa fiscalité avantageuse : les quatre livrets sont exonérés d’impôt sur le revenu ainsi que des prélèvements sociaux.
A noter qu’il n’est possible de détenir qu’un seul produit par personne et par type de produit simultanément. Par exemple, on ne peut pas posséder deux livrets A mais on peut posséder un livret A et un LDDS. Les principaux produits d’épargne réglementée en France sont les suivants :
- Livret A
- LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire)
- LEP (Livret d’Epargne Populaire)
- Livret jeune
- PEL (Plan d’Epargne Logement)
- CEL (Compte Epargne Logement)
Ils proposent des taux différents et les critères pour y souscrire varient également, en fonction de l’âge ou des revenus par exemple. Pour plus de renseignements sur ces produits, rendez-vous sur le site du gouvernement.
A l’exception du livret LDDS, aucun de ces produits ne prend en compte l’environnement et le livret LDDS ne le fait que de manière parcellaire. Voir la question qui lui est dédiée pour en savoir plus. Pour mettre votre épargne au service du climat, il faudra donc privilégier d’autres produits, non réglementés, tels que ceux délivrés par la Nef.
Le livret Développement Durable et Solidaire porte mal son nom. Selon la loi, 10% des encours des livrets doivent être affectés au financement des travaux d’économie d’énergie. Le reste des encours finance les PME-PMI, sans réelle garantie. 10% de l’épargne du livret LDDS a vocation à financer principalement des travaux d’économie d’énergie. Le reste des dépôts est utilisé librement par les banques. Or, toutes les banques ne se valent pas en termes d’impact climatique et certaines ont des pratiques bien plus vertueuses que d’autres.
Pour mettre votre épargne au service du climat, il faudra donc privilégier d’autres produits, non réglementés, tels que ceux délivrés par la Nef.
70% des fonds collectés à travers le livret A sont affectés au financement de missions d’intérêt général, notamment le logement social (HLM), en permettant aux organismes sociaux de l’habitat d’avoir accès à des fonds à des taux privilégiés. Mais le reste des dépôts, l’argent est utilisé librement par les banques. Or, toutes les banques ne se valent pas en termes d’impact climatique et certaines ont des pratiques bien plus vertueuses que d’autres.
Pour mettre votre épargne au service du climat, il faudra donc privilégier d’autres produits, non réglementés, tels que ceux délivrés par la Nef.
Un label qualifie un fonds et non un acteur financier dans son ensemble. Le même gestionnaire de fonds peut donc proposer à la fois des fonds labellisés et non labellisés.
Avec la montée des enjeux climatiques et sociaux, de plus en plus de labels sur les produits financiers voient le jour. En France, les trois principaux labels sociaux et environnementaux à retenir sont les labels ISR, Greenfin et Finansol. Mais attention, tous ne se valent pas en matière climatique et placer son argent dans certains fonds labellisés ne vous protège pas automatiquement d’investissements qui aggravent le dérèglement climatique.
Le label le plus courant est le label ISR, pour Investissement Socialement Responsable (qui représente 982 fonds et 659 milliards d’euros d’encours en avril 2022). Il a été créé en 2016 par le Ministère de l’Economie et des Finances, afin de “viser à concilier performance économique et impact social et environnemental”. Pour cela il s’appuie sur les trois critères de l’ESG : Environnement, Social, Gouvernance.
Le label ISR a un principal défaut : le refus d’exclure des activités ou secteurs pourtant par nature non durables, comme les énergies fossiles. Ainsi, comme démontré dans un rapport de Reclaim Finance en 2020, de nombreux fonds labellisés ISR comprennent des entreprises du secteur fossile.
A la suite de nombreuses critiques, le label ISR est en cours de révision. Pourtant, malgré l’intégration d’exclusion dans le secteur de l’énergie, celles-ci restent minimalistes et incapables de répondre à l’impératif climatique (pas d’exclusion des entreprises qui continuent de développer des nouveaux champs pétroliers et gaziers par exemple, à rebours des recommandations du GIEC ou de l’Agence internationale de l’énergie).
Il a été créé en 2015 par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, afin de “garantir la qualité verte des fonds d’investissement”. A ce titre, il garantit une exclusion stricte du secteur fossile : sont exclues toutes les entreprises impliquées sur l’ensemble de la chaine de valeur des énergies fossiles – production, transport, fourniture, distribution production d’électricité – dès que ces activités représentent plus de 5% de leur chiffre d’affaires. De plus, pour être éligible, 75% du fonds doit financer les secteurs suivants :
- Le bâtiment, l’industrie, les transports et les énergies propres ;
- La gestion des déchets et le contrôle de la pollution ;
- L’agriculture et les forêts ;
- L’adaptation au changement climatique
Contrairement au label ISR, le label Greenfin est donc plus difficile à obtenir et concerne moins de fonds. Il représente, en avril 2022, 84 fonds et 31 milliards d’encours. Du fait de sa politique stricte, il est le gage d’une certaine exigence environnementale. La plateforme Novethic est l’une des structures habilitées à labelliser les fonds Greenfin. Elle répertorie l’ensemble de ces fonds sur sa plateforme.
C’est l’un des plus vieux labels puisqu’il a été créé en 1997, dans le but d’assurer aux épargnants que leur argent contribue réellement au financement d’activités à impact social et solidaire. A ce titre, il concerne les secteurs de l’emploi, du logement social, de l’insertion, du commerce équitable, de l’agriculture biologique, ou encore des énergies renouvelables).
Chaque fonds labellisé Finansol doit remplir plusieurs critères, dont les principaux sont les suivants :
- Les critères de solidarité : l’encours de l’épargne finance des projets solidaires et les revenus de l’épargne soutiennent les activités d’association.
- Les critères de transparence et d’information : le label atteste de la possibilité pour l’épargnant d’avoir accès à une information fiable sur le produit labellisé et les activités soutenues.
On peut toutefois regretter que ce label n’intègre pas d’objectifs environnementaux ou climatiques.
Agir sur son épargne et son investissement
La Nef est la coopérative historique de la finance solidaire. Elle propose des produits d’épargne sécurisés : un compte à terme (où l’argent déposé doit être bloqué pendant une période minimum) et un livret d’épargne (où les fonds sont disponibles à tout moment). En utilisant ces fonds, La Nef s’engage à financer seulement des projets à forte valeur ajoutée sociale, environnementale ou culturelle.
La Nef est également un établissement exemplaire en termes de transparence. C’est le seul établissement bancaire français à être 100% transparent sur l’utilisation de ses fonds. Chaque année, elle publie un rapport indiquant l’ensemble des projets financés grâce aux dépôts de ses clients.
Qu’arrive-t-il à votre argent déposé à la Nef ?
Une fois déposé à la Nef, votre épargne a un réel impact positif : aujourd’hui, l’encours de crédit de la Nef lui permet de “réemployer” 60% des fonds d’épargne collectés, c’est à dire qu’ils permettent de financer, par des crédits, des projets à impact. Le reste est soit investi dans des obligations vertes de l’Etat français, soit placé ou déposé en banque (en l’occurrence à la Caisse d’Epargne Rhône Alpes et au Crédit Coopératif).
Pour aller plus loin, vous pouvez également acheter des parts sociales à La Nef et devenir sociétaire de la NEF, pour être un acteur de la coopérative. Cela permet à la Nef d’augmenter son capital, essentiel à son activité de financement de projets et d’entreprises.
Au-delà des produits d’épargne classique, il existe aussi des solutions d’investissement compatibles avec un modèle de société juste et soutenable. Point d’attention en revanche : de tels investissements sont soumis à un risque de perte de capital.
Lita
Avec la plateforme de financement LITA vous pouvez investir dans des projets à impact, et les choisir selon vos préférences : énergies renouvelables, culture, économie sociale et solidaire… il y en a pour tous les goûts !
Terres de liens
Vous pouvez également souscrire des actions auprès de l’association Terres de Liens, qui permet le développement d’une agriculture biologique et paysanne. L’épargne placée permet à l’association d’investir dans l’achat de terres et de fermes pour soutenir des producteurs ayant fait le choix d’une agriculture bio et à taille humaine. Ainsi, vous contribuez de manière très concrète à dynamiser les campagnes.
Energie partagée
Sous le même modèle, vous pouvez souscrire à des actions Energie Partagée, pour que vos fonds soient investis dans des sociétés de production d’énergie renouvelable. Créé en 2008, cet outil d’investissement labellisé Finansol permet d’œuvrer à la construction d’une transition énergétique “qui rassemble les différents acteurs locaux (acteurs privés, collectivités, habitants)”.
La réglementation interdit de posséder deux livrets du même type. Si vous souhaitez souscrire le même type de livret dans votre banque d’arrivée que dans votre banque de départ, il vous faut d’abord clôturer le livret de votre banque de départ. Cette démarche est totalement gratuite. Le solde restant ainsi que les intérêts sont versés sur le compte de votre choix. Vous pouvez ensuite souscrire le même type de produit dans votre banque d’arrivée.
Epargne salariale
Votre épargne salariale est investie dans un “fonds” dont la gestion est confiée à un gestionnaire d’actifs. Ce fonds mutualise l’argent de plusieurs épargnants. Cet argent est ensuite investi dans une liste d’actifs financiers, qui ensemble forment ce qu’on appelle un portefeuille.
Il existe plusieurs types d’actifs financiers. Ainsi, il existe des fonds “monétaires” (qui investissent dans des prêts court-terme), des fonds “obligataires” (qui investissent dans des obligations, un actif financier qui s’apparente à une sorte de prêt sur le marché financier) et des fonds “actions” (qui sont une fraction du capital d’une entreprise). Tous permettent initialement à des entreprises et Etats de lever des capitaux sur les marchés.
A travers ces titres, votre épargne est exposée à des entreprises ou des Etats.
Votre épargne peut apporter à une entreprise, à travers l’achat de ses titres financiers, un soutien indispensable à la poursuite de ses activités. C’est pourquoi son impact dépend de son orientation : si elle est investie dans des entreprises qui ont des activités vertueuses ou au contraire des activités qui impactent négativement les communautés, l’environnement et le climat.
Pour de nombreux secteurs polluants, il s’agit de s’intéresser à la stratégie de l’entreprise afin de déterminer si les activités qu’elle développe sont toujours incompatibles avec les objectifs climatiques et de soutenabilité ou si au contraire elle est dans une logique de transformation et de sortie des activités à risques.
Prenons l’exemple d’une entreprise du secteur de l’énergie participant à de nombreux projets d’exploration et d’extraction de pétrole en Arctique qui chercherait des financements pour poursuivre son activité :
Elle peut solliciter des banques pour obtenir des prêts “classiques”. Mais elle peut aussi émettre, par l’intermédiaire des banques, des obligations (et plus rarement des actions) sur les marchés financiers. Le gestionnaire de votre épargne salariale peut alors investir une partie de votre épargne dans ce titre financier. Dans le cas d’une action, le gestionnaire d’actifs peut être amené à voter lors des Assemblées Générales et donc à prendre part à la stratégie de l’entreprise. Il peut l’engager afin de la pousser à ne plus développer de nouveaux projets d’énergie fossile par exemple, ou à investir davantage dans des énergies propres.
Vous avez peut-être remarqué que l’interface sur laquelle vous consultez votre épargne salariale est tenue par un acteur financier (le teneur de compte) mais que votre fonds est géré par un autre acteur (gestionnaire d’actifs). C’est pourquoi un teneur de compte peut proposer aux salariés d’une entreprise des fonds de différents gestionnaires d’actifs.
Le gestionnaire d’actifs, est responsable de la gestion financière d’un fonds. C’est lui qui, in fine, investi votre argent. Il peut s’agir d’Amundi, de Natixis IM, de Crédit Mutuel AM, AXA IM, ou de Malakoff Humanis par exemple.
Le teneur de compte est responsable de la gestion administrative des comptes individuels de salariés. Il peut s’agir de Crédit Agricole, Natixis Interépargne, Crédit Mutuel & CIC Epargne Salariale, Esalia ou Epsens par exemple.
A l’inverse des autres onglets de change de banque, nous ne proposons pas ici d’alternatives durables aux gestionnaires d’actifs traditionnels. En effet, il n’existe pas encore de gestionnaires d’actifs opérant sur le marché français répondant à des exigences suffisantes pour s’assurer que votre argent ne soit pas investi dans des entreprises développant des nouveaux projets fossiles.
Les politiques d’investissement poursuivies par un fonds sont parfois difficiles à analyser pour un particulier. Les appellations “responsable” et les labels “ISR”, “Finansol”, “Greenfin” donnent au particulier une grille de lecture facilitée des fonds. Pourtant, derrière ces étiquettes peuvent se cacher des portefeuilles de “qualité” discutable d’un point de vue climatique.
Le DICI (Document d’Information Clé pour l’Investisseur) doit vous être fourni par votre teneur de compte et vous donne une grille de lecture supplémentaire :
- Il renseigne sur les caractéristiques d’un fonds comme par exemple sur son gestionnaire d’actifs, son niveau de risque ou l’objectif général poursuivi par le fonds.
- Il renseigne également sur les secteurs dans lesquels le fonds refuse d’investir (comme le tabac, les armes, les énergies fossiles par exemple). C’est ce qu’on appelle les “exclusions”. Là-encore, elles ne sont pas forcément transparentes et les critères choisis par le gestionnaire d’actifs au-delà desquels une entreprise est exclue peuvent avoir leur importance. Exclure une entreprise lorsque plus de 5% de son chiffre d’affaires est lié aux activités gazières et pétrolières, n’est pas la même chose que l’exclure lorsque 15% de son chiffre d’affaires l’est…
- et parfois sur les entreprises auxquelles votre fonds est le plus exposé.
Vous voulez en savoir plus sur l’impact de votre fonds ? RDV sur l’application RIFT !
Si vous le souhaitez, vous pouvez vous faire accompagner par Reclaim Finance dans les différentes étapes qui vous permettront de reprendre le pouvoir sur votre épargne salariale.
Dans cette FAQ, nous vulgarisons les trois grands leviers d’action dont vous disposez. Pour chaque levier, l’autorité compétente que vous devez solliciter et les demandes que vous pouvez adresser seront différentes.
1 – Changer les pratiques de votre gestionnaire d’actifs
Changer la manière dont votre fonds d’épargne salariale est géré est une des premières pistes qui peut être explorée.
Qui solliciter ? Le contrôle de la gestion de votre fonds d’épargne salariale est, dans la plupart des cas, confié à un conseil de surveillance. Il se réunit une fois par an pour discuter avec le gestionnaire d’actifs de la politique de gestion du fonds. Il est composé de salarié(s) porteur(s) de part représentant les épargnants et de représentant(s) de l’entreprise. Vous pouvez vous informer auprès du teneur de compte afin de connaitre leur identité. Ils doivent porter la voix des salariés de leur entreprise. Entrez en contact avec eux pour qu’ils ou elles puissent porter vos revendications !
Quelles demandes ? Vos demandes peuvent concerner tout ce qui touche à la politique d’investissement du fonds ou plus largement la politique d’investissement et d’engagement du gestionnaire d’actifs.
Exemples :
- demander plus de transparence : l’obtention pour tous les salariés de la liste des entreprises composant le fonds par exemple !
- influencer les entreprises en portefeuille. Le conseil de surveillance peut émettre des intentions de votes : demander par exemple à la société de gestion de s’opposer au plan climat d’une entreprise qui ne vous parait pas assez engagée.
- modifier l’orientation stratégique d’un fonds : en renforçant sa politique d’exclusion sectorielle par exemple.
2- Changer de fonds ou changer de teneur de compte
Sur le règlement du plan d’épargne apparait le nom du teneur de compte et la liste des fonds d’épargne salariale qui vous sont proposés. Pour changer l‘offre des fonds ou vous tourner vers un autre teneur de compte, il faut modifier ce règlement.
Qui solliciter ? Les représentants du Comité Social et Economique de votre entreprise (CSE) ou les représentants syndicaux selon les modalités de l’accord social étant au préalable à l’origine du plan.
Quelles demandes ?
- Changer l’offre des fonds :
Le teneur de compte doit proposer dans son offre des fonds gérés par différents gestionnaires d’actifs. Vous pouvez donc lui demander de migrer votre épargne vers des fonds dont la gestion appartient à un autre gestionnaire plus exigeant sur le plan climatique.
- Changer de teneur de compte :
Enfin, si votre teneur de compte ne correspond lui-même pas à vos valeurs, vous pouvez décider de changer de teneur de compte. Dans ce cas, il faudra d’abord trouver un teneur de compte qui dispose de produits d’épargne équivalents (en termes de risque) à ceux qui vous sont actuellement proposés, puis mettre un terme au contrat en cours et faire approuver aux représentants du CSE ou représentants syndicaux le changement de plan d’épargne salariale.
Comprendre le lien entre finance et climat
L’argent ne dort jamais et c’est aussi le cas de votre argent. Les banques financent l’économie en accordant des prêts et d’autres services financiers aux particuliers, aux entreprises de plus ou moins grande taille et aux collectivités territoriales. C’est leur pouvoir de création monétaire, qui est rendu possible en raison de deux choses : de leur agrément bancaire qui les autorise à faire du crédit ; et de leur collecte de fonds auprès des différents publics, dont vous ! En France, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, le groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne), Crédit Mutuel, La Banque Postale et Crédit Coopératif vont donc utiliser l’argent confié par leurs clients pour financer les projets et entreprises de leur choix.
Vous l’aurez compris, les “néobanques” ou “écobanques” comme Helios, OnlyOne et Green-Got n’ont pas ce pouvoir de création bancaire car elles collectent des fonds mais n’ont pas les mêmes agréments bancaires que les banques traditionnelles (elles ne sont pas des “établissements de crédit”). Mais alors que font-elles de l’argent collecté ? Green-Got et OnlyOne le cantonnent chez Crédit Mutuel Arkéa et Société Générale et augmentent ainsi le pouvoir de création monétaire de ces dernières et leur capacité à faire des crédits. Helios le cantonne un mois chez SolarisBank puis se sert d’une partie de l’argent pour financer des projets alignés avec sa charte, quand le reste est mis en réserve à la Banque centrale européenne.
Attention : la Nef est un cas à part – voir la question qui lui est dédiée.
Les banques sont extrêmement opaques et seule la Nef publie l’intégralité des activités financées (pour plus d’information voire La Nef est-elle une banque?). Il n’est donc pas facile, voire pas possible, de savoir ce que votre banque finance et encore moins ce que votre argent finance.
- Hormis les produits d’investissement à travers lesquels votre argent est utilisé pour des activités spécifiques, il est impossible de connaître ce que chacun de vos euros financent précisément.
- En revanche, vous pouvez obtenir une photo globale de ce que votre épargne contribue à financer, en passant par l’application mobile Rift ou en exigeant de la transparence de la part de votre banquier. Et encore, cette photo ne pourra couvrir qu’une partie de votre épargne.
- Cela se corse pour le compte courant sur lequel l’argent déposé permet à la banque de faire du crédit. L’accès payant à des bases de données financières permet d’identifier une partie des projets et entreprises financés par les banques et cette partie suffit a priori à appréhender la répartition et le poids de certaines activités dans le total de leurs soutiens. Reclaim Finance a accès à certaines bases de données et commande des recherches auprès de prestataires spécialisés pour suivre précisément les soutiens des banques à certains secteurs (voir pourquoi analyser l’action climatique des banques à l’aune de leurs soutiens aux énergies fossiles)
Et n’oubliez pas ! Votre banque ne fait pas que du crédit. Elle offre aussi d’autres services financiers aux entreprises et rend ainsi possible leurs activités. La banque est alors un intermédiaire, et est rémunérée à la commission, pour chaque transaction. Choisir une banque responsable, ce n’est pas seulement s’assurer que son argent n’aille pas financer des activités controversées, c’est aussi renforcer ou refuser de collaborer avec des banques en fonction de ce qu’elles soutiennent, au-delà des prêts.
Limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C et opérer la transition écologique requiert des investissements massifs. D’après le GIEC, il nous faut multiplier par 6 ceux dans les solutions. Et dans “transition”, il y a bien l’idée de développer des nouveaux modèles, mais aussi celle de sortir des anciens modèles : il ne faut pas ajouter de nouvelles manières de produire et consommer aux pratiques existantes ; il faut rapidement abandonner ces pratiques afin d’aller uniquement vers des activités soutenables.
Les banques sont au coeur de cette transformation. A l’instar des autres acteurs financiers, comme les assureurs et les investisseurs, leurs services financiers d’aujourd’hui façonnent le monde de demain. Autrement dit, elles sont à un carrefour et doivent choisir entre financer des activités soutenables ou continuer à financer des activités qui continuent d’aggraver le dérèglement climatique, comme des nouveaux projets d’énergies fossiles.
Ainsi les banques sont indispensables à la transition, mais encore faut-il qu’elles fassent les bons choix. Ce n’est pas le cas de toutes les banques françaises. Contrairement aux banques recommandées sur ce site, les plus gros groupes continuent de financer significativement l’expansion du secteur pétrolier et gazier, à rebours des recommandations des scientifiques du GIEC, de l’Agence internationale de l’énergie, des Nations-Unies, et de leurs propres engagements climatiques !
Les banques n’ont pas le droit d’utiliser l’intégralité des fonds déposés par leurs clients. La règlementation leur impose en effet de disposer d’une certaine réserve de liquidité composée d’actifs sûrs et liquides (sous forme d’obligations cotées émises par l’État ou d’entreprises privées très bien notées).
Banque, banque en ligne et “néobanque”
L’agrément bancaire est une licence d’établissement de crédit qui permet aux établissements que l’on appelle “banques” d’opérer pleinement, à savoir de recevoir des dépôts, d’offrir des services de paiement (cartes, virements, chèques, etc.) mais aussi d’octroyer des prêts.
Toutes les banques dites “traditionnelles” – BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, le groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne), La Banque Postale, et Crédit Mutuel possèdent cet agrément. A contrario, Helios, OnlyOne et Green-Got n’ont à ce jour pas cet agrément. Celles que l’on qualifie à tort de “néobanques” peuvent toutefois collecter des fonds et offrir des services de paiement en raison de leur partenariat avec des établissement de monnaie électronique et/ou avec des banques de plein exercice.
La demande d’obtention de la licence d’établissement de crédit se fait auprès de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution). Mais le délai pour l’obtenir est long car il faut réunir plusieurs conditions, notamment disposer de fonds suffisants (il faut disposer d’un minimum de 5 millions d’euros en fonds propres, qui sont alors bloqués).
De nombreuses sociétés ont profité de la digitalisation de l’économie pour profiter des services de paiement 100% en ligne. Ces acteurs sont parfois qualifiés de “néobanques” – ou d’écobanques pour Helios, Green-Got et OnlyOne – alors qu’ils ne sont pas encore des banques au sens réglementaire du terme, c’est à dire qu’ils ne disposent pas encore d’un agrément d’établissement de crédit. Autrement dit, n’est pas banque qui veut. Pour cela, il faut l’agrément bancaire.
Bien que le terme de “néobanque” ou d’écobanque soit un abus de langage, c’est le terme communément utilisé, et nous en ferons de même sur ce site ! Ainsi, nous utilisons ces termes pour parler de ces fintechs qui émergent depuis quelques années pour faire de la collecte et offrir des services de paiement grâce à leur fonctionnement avec des banques traditionnelles (elles “cantonnent” les fonds de leurs clients auprès de banques traditionnelles). Ces banques traditionnelles possèdent elles leur propre agrément : elles sont donc des banques de plein exercice, et peuvent aussi octroyer du crédit, contrairement aux “néobanques”.
En pratique, Green Got cantonne ses fonds auprès de Crédit Mutuel Arkéa ; Helios à Solarisbank et OnlyOne à la Société Générale. Lydia, qui propose une solution “Lydia Vert”, cantonne ses fonds à la BNP Paribas.
Une banque en ligne est une banque qui ne dispose pas d’agences physiques. Elle propose l’ensemble de ses services en ligne, accessibles sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Les néobanques sont des banques en ligne, au même titre que les filiales des groupes bancaires. Ainsi Boursorama est une filiale de Société Générale, Mona Bank est une filiale du Crédit Mutuel, etc. Parce que ce sont des filiales de groupes bancaires, il faut se référer aux pratiques de financements de celles-ci pour connaître l’impact de votre banque en ligne.
La NEF n’est pas une banque de plein exercice, en effet, elle ne propose pas de compte courant pour les particuliers ou de moyens de paiement. En revanche, elle dispose de l’agrément d’établissement de crédit auprès de l’APCR, ce qui lui donne la possibilité d’exercer son activité principale : la collecte de l’épargne des particuliers et l’octroi de crédits.
Une fois déposée à la NEF, votre épargne a un réel impact positif : aujourd’hui, l’encours de crédit de la NEF lui permet de “réemployer” 60% des fonds d’épargne collectés, c’est à dire qu’ils permettent de financer, par des crédits, des projets à impact. Le reste est soit investi dans des obligations de l’Etat Français, soit placé ou déposé en banque (en l’occurrence à la Caisse d’Epargne Rhône Alpes, et au Crédit Coopératif).
A ce jour, la NEF est adossée au Crédit Coopératif, qui a un rapport de supervision vis a vis de la NEF. Cela a peu d’impacts sur la politique de crédit et les activités de la NEF. La NEF est toutefois en cours d’obtention de ses propres agrément, afin de devenir complètement indépendante.
Que vous soyez dans une banque traditionnelle, en ligne, ou une “néobanque”, vos dépôts sont garantis. C’est le rôle du Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR), dont la mission consiste à protéger les clients en cas de défaillance de leur banque et établissement financier. Lorsqu’une banque n’est plus en mesure de rembourser les dépôts de ses clients, l’ACPR constate l’indisponibilité des dépôts, et le FGDR est saisi automatiquement pour indemniser les clients. En ce qui concerne les particuliers, vous pouvez retenir que :
- Vos dépôts sont garantis en distinguant 2 catégories de produits financiers. Au sein de chaque catégorie, les dépôts sont additionnés et indemnisés jusqu’à un maximum de 100 000 € par client et par établissement bancaire.
- Catégorie 1 = livret A, LDDS, LEP.
- Catégorie 2 = livret jeune, CAT, CAV, CEL, PEL, PEA, PER et tout autre compte, livret et plan d’épargne libellés en € ou dans la devise d’un État.
- Vos titres financiers (actions, obligations, OPCVM) sont garantis à hauteur de 70 000€ par client et par établissement
Ainsi, quelle que soit votre banque, même si celle-ci fait faillite, vos fonds sont séparés des fonds de votre banque, et sont garantis dans la limite des montants encadrés par la réglementation.
Si vous souhaitez plus d’informations sur le fonctionnement de ces garanties, c’est par ici !
NB :
Les “néobanques” ne sont pas directement couvertes par la garantie de dépôts, car le FGDR garantit (notamment) les comptes courants des “établissements de crédit”. Les “néobanques” n’ayant pas cet agrément, elles n’ont pas cette garantie. En revanche, ce ne sont pas elles qui détiennent les fonds des clients. Ces derniers sont cantonnés auprès d’une banque traditionnelle. C’est cette dernière qui est alors couverte par la garantie.
Que penser des banques “responsables” ?
Les “néobanques” communiquent toutes sur le fait que l’argent que vous leur confiez n’ira pas aux énergies fossiles mais ne financera que des activités responsables. Mais la réalité est un peu plus compliquée.
Contrairement à une banque agrémentée, les “néobanques” ne peuvent pas octroyer de crédits et elles ne fournissent pas non plus les services nécessaires à une entreprise pour se financer sur les marchés. Ainsi les “néobanques” n’ont pas ce levier qui permet à une banque de contribuer activement à façonner le monde de demain, en bien ou en mal.
Green-Got, Lydia et OnlyOne sont adossés à des “établissements de monnaie électronique” (respectivement PPS EU SA, SFPMEI et Treezor), et cantonnent leurs fonds chez Crédit Mutuel Arkéa (GreenGot), BNP Paribas (Lydia Vert) et Société Générale (OnlyOne). Concrètement, ces banques n’ont pas de prise sur les fonds cantonnés mais ces derniers, inscrits à leur bilan, élèvent leur pouvoir de création monétaire. Votre argent, confié à Green-Got, Lydia Vert et OnlyOne, donne donc plus de marge de manœuvre à Crédit Mutuel Arkéa, BNP Paribas et à Société Générale qui peuvent alors octroyer davantage de crédits.
Or Société Générale et BNP Paribas figurent toujours parmi les plus gros financeurs internationaux du charbon, du pétrole et du gaz, ce qui ne permet pas à OnlyOne et Lydia Vert de figurer parmi les alternatives responsables. A noter, Lydia s’engage à déposer l’équivalent des dépôts de ses clients “Lydia Vert” sur un compte professionnel à la Nef. Crédit Mutuel Arkéa, qui est l’une des six caisses fédérales du Crédit Mutuel, a sa propre politique sur le pétrole et le gaz. En raison de son cantonnement auprès d’une banque dont l’impact climatique est bien moindre, Green-Got figure parmi les alternatives, même si elle devra intégrer dans ses futures évolutions l’intégration d’un moyen de donner un réel impact positif à ses fonds.
Afin de pallier ces enjeux, ces “néobanques” cherchent à acquérir leur propre agrément, afin de garder la maîtrise de leurs fonds, et des décisions liées à la gestion de ces derniers.
A l’instar de Green-Got et OnlyOne, Helios communique sur le fait que l’argent que vous lui confiez n’ira pas aux énergies fossiles et ne financera que des activités responsables. Comme ces dernières, Helios n’a pas l’agrément bancaire et ne peut pas octroyer de crédits. Et pourtant, 40% des fonds que vous confiez à Helios servent à financer des activités en ligne avec sa charte de financement. On vous explique comment.
Helios a conclu un accord avec SolarisBank. Cet accord autorise Helios à faire transiter les fonds par SolarisBank, afin de bénéficier de son agrément bancaire, avant d’en mettre 60% en réserve à la Banque centrale européenne et de prendre le contrôle des 40% restants. Ainsi, les fonds sont bien à un moment cantonnés chez SolarisBank, mais uniquement sur une période d’un mois. Pendant cette période, SolarisBank augmente son pouvoir de création monétaire. Ensuite, Solaris s’engage à placer 40% des fonds d’Hélios dans des obligations émises par la Banque européenne d’investissement, après vérification que les projets soutenus à partir de cette obligation sont conformes à sa charte. Une obligation est un type de prêt opéré sur les marchés financiers. Une part de votre argent confié à Helios contribue donc effectivement à financer des projets à impact.
Tout d’abord, les frais d’interchange sont les frais reversés à la banque à chaque paiement avec votre carte. Un commerçant paye en effet 0.2% du montant total à votre banque à chaque transaction.
Certaines néobanques vous promettent alors de financer des projets soutenables grâce à l’utilisation de ces frais qu’elles perçoivent :
- Green Got finance la protection de la forêt amazonienne, le développement d’énergie éolienne ou solaire, et la dépollution des mers et océans
- Only One finance EcoTree (plantation d’arbres et installation de ruches)
Si la démarche est louable, les montants que représentent les frais d’interchange perçus par les banques (pour rappel, 0.2% de chaque paiement) sont dérisoires quand ils sont comparés aux fonds déposés sur les comptes courants. L’utilisation de ces frais, en ne remettant pas en cause les problèmes structurels que pose le fonctionnement des banques, n’est donc pas une solution. C’est pourquoi nous avons choisi de ne pas le mentionner.
Le Crédit Coopératif est affilié à BPCE depuis 2003. Cela signifie que le Crédit Coopératif détient une partie de BPCE, et que BPCE a un certain nombre de prérogatives sur ce dernier, notamment en cas de problème économique.
Crédit Coopératif est en revanche un établissement autonome (une personne morale autonome, une identité propre et une autonomie de gestion). Cela lui donne la possibilité d’avoir sa politique de financement propre, et de garder le choix des produits qu’il souhaite commercialiser.
En 2021, la Banque Postale a été la première grande banque mondiale à exclure de ses soutiens les nouveaux projets pétroliers et gaziers et les entreprises qui les développent sur l’ensemble de la chaîne de valeurs. La banque a en outre annoncé une sortie totale du secteur pétro-gazier d’ici 2030.
Le gestionnaire d’actifs La Banque Postale Asset Management a également annoncé des premières mesures sur le pétrole et le gaz en 2022, mais moins ambitieuses que la banque. Si le gestionnaire d’actifs entend mettre la fin de l’expansion pétro-gazière au centre de son dialogue avec les entreprises, elle se laisse la possibilité d’investir au cas par cas dans des entreprises développant de nouvelles capacités de pétrole et de gaz.
Le site Change de banque
Voir la méthodologie de classification des acteurs financiers sur Change de Banque
Mettre son argent au service du climat, ce n’est pas uniquement s’assurer que votre argent n’aille pas financer des activités controversées. C’est aussi renforcer les établissements qui offrent des garanties crédibles sur leur volonté de répondre à l’urgence sociale et climatique. Et c’est aussi refuser de collaborer avec des banques qui, au contraire, continuent de nier cette urgence et de financer le développement de projets pourtant reconnus scientifiquement comme aggravant la situation climatique.
Reclaim Finance dispose de données précises sur les politiques et pratiques des banques françaises et a donc disqualifié celles qui continuent à soutenir directement ou indirectement l’expansion des énergies fossiles (voir le Coal Policy Tool et le Oil & Gas Policy Tracker). C’est le cas des grandes banques françaises. Elles offrent certainement des produits d’épargne et d’investissement soutenables mais leur confier votre argent contribue à les soutenir et permettre leurs activités climaticides. Nous appliquons la même approche avec leurs filiales, qu’elles soient en ligne ou non.
Nous nous sommes donc surtout penchés sur le cas des banques agrémentées qui ne ressortent pas dans nos classements des banques climaticides (OGPT, CPT) et sur les “néobanques”. Nous avons échangé avec elles pour comprendre précisément la manière dont sont gérés et/ou utilisés les fonds et les garanties données, notamment quant à leur relation partenariale avec d’autres établissements bancaires.
De ces analyses, 4 banques ressortent comme des alternatives crédibles : la Banque Postale, le Crédit Coopératif, Green-Got et Helios.
De nombreuses activités, comme celles contribuant à la déforestation, doivent être fortement réduites voire arrêtées pour stopper le réchauffement planétaire. Mais la production et consommation d’énergies fossiles est la principale cause des changements climatiques et sortir de ces secteurs n’est pas négociable pour limiter le réchauffement à 1,5°C maximum.
Comme le rappelle l’Agence Internationale de l’Energie, contenir le réchauffement planétaire à 1.5°C implique qu’aucun nouveau projet d’exploration ou d’extraction d’énergies fossiles ne doit voir le jour. Au contraire, nous devons dès maintenant transformer en profondeur notre secteur énergétique pour ne plus produire d’électricité à partir de charbon, au plus tard en 2030 pour les pays de l’OCDE, et en 2040 ailleurs dans le monde. Toute notre production d’électricité doit en fait être totalement décarbonée – donc sans gaz également – d’ici 2035 pour les économies riches et 2040 pour les autres.
Analyser les rapports des banques aux industriels des énergies fossiles et notamment les financements qu’elles leur accordent est donc un bon baromètre de la valeur et de la sincérité de leurs engagements et actions climatiques. En France, de nombreuses banques continuent de soutenir le développement de nouveaux projets de pétrole et de gaz, qui continueront à être exploités bien au-delà des dates indiquées ci-dessus. Mais d’autres, présentées sur ce site, offrent des garanties crédibles sur leur volonté de répondre à l’urgence sociale et climatique.
Tout d’abord, nous avons fait le choix de nous limiter aux banques françaises pour le moment. Par ailleurs, de nouvelles initiatives bancaires fleurissent fréquemment. Certaines ne sont pas encore assez structurées pour que nous puissions réaliser une analyse de leur offre. Elles seront intégrées à notre analyse au fur et à mesure de leur structuration. Si vous souhaitez voir apparaître votre banque, où que vous vous posez des questions sur celle-ci, écrivez-nous, nous sommes là pour vous aider et vous renseigner !
Changer de banque
Changer de banque est un droit et les banques ne peuvent pas refuser votre départ à moins que votre compte présente des irrégularités comme un découvert. Dans ce cas, il est nécessaire de régulariser la situation pour pouvoir transférer votre compte. Une fois régularisé, les banques sont dans l’obligation de vous informer sur la procédure à suivre et votre banque d’arrivée a l’obligation de vous offrir un service d’aide à la mobilité bancaire.
Attention, ce service ne concerne que le compte courant et non les comptes épargne. Voir les questions dédiées à leur transfert dans le FAQ épargne.
De plus, détenir des crédits peut compliquer le changement de banque puisque votre nouvelle banque devra les racheter. Pas de panique, s’il vous est trop compliqué de faire racheter votre crédit, vous pouvez dès maintenant agir à travers vos comptes épargne et attendre le remboursement de votre crédit pour changer de banque.
Pour changer de banque, commencez par ouvrir un compte dans la banque que vous avez choisie, ou “banque d’arrivée”. Votre banque d’arrivée a l’obligation de vous proposer le service d’aide à la mobilité bancaire. Attention, si ce service est gratuit, il ne concerne que le transfert de votre compte courant.
Pour en bénéficier, il vous suffit seulement de fournir un RIB ainsi que de signer un mandat à votre nouvelle banque l’autorisant à effectuer les démarches. Celle-ci se charge d’informer tous les émetteurs de virements et de prélèvements récurrents sur votre compte du changement de domiciliation bancaire. Vous pouvez également lui demander de clôturer votre ancien compte et de transférer le solde sur votre nouveau compte.
A compter de la réception du mandat signé par la nouvelle banque, il faut compter au maximum 22 jours ouvrés pour que le changement soit effectif.
Attention, cette obligation légale concerne les établissements bancaires. Certains acteurs, comme les néobanques, ne proposent pas ce service. Il vous reviendra alors de faire les démarches (prévenir les organismes effectuant des prélèvements ou virements automatiques sur votre compte ; clôturer votre ancien compte ; transférer votre solde sur votre nouveau compte).
Si vous souhaitez plus de renseignements, la Fédération bancaire française a publié un guide sur le changement de banque et le service d’aide à la mobilité bancaire.
Oui, et vous pouvez aussi décider de placer votre épargne auprès de prestataires autres que l’établissement qui héberge votre compte courant.
Cela peut s’avérer une option si vous n’êtes pas en capacité de migrer votre compte courant et de faire racheter vos crédits par une autre banque. Dans ce cas, il est tout à fait possible de rester dans une banque traditionnelle, quand bien même elle n’est pas responsable et d’agir à travers votre épargne.
C’est également pertinent afin de placer son épargne à travers la Nef qui propose des produits d’épargne parmi les plus responsables mais qui ne propose pas directement de compte courant.
Et si vous souhaitez aller encore plus loin, il est possible d’investir dans des produits qui contribuent directement à façonner le monde en accord avec vos valeurs.
Si vous souhaitez changer de banque et que vous possédez un crédit, vous pouvez demander le rachat de votre crédit par votre nouvelle banque, mais elle n’est pas obligée de l’accepter, même si vous avez un compte courant chez elle. Si elle accepte, n’hésitez pas à lui demander de vous remettre le document d’information, qui contient toutes les caractéristiques qui vous aideront à prendre votre décision : coût de l’opération, différences de garantie et d’assurance par rapport à la banque de départ etc.
Vous pouvez également rembourser votre crédit par anticipation. Toutefois, votre banque de départ peut vous imposer certaines modalités. Pour plus d’informations à ce sujet, c’est ici.
Enfin, vous pouvez aussi choisir de conserver votre crédit dans votre banque habituelle jusqu’à son remboursement à terme. En attendant, vous pouvez agir à travers votre épargne en la plaçant de manière à ce qu’elle ne finance pas d’activités polluantes mais elle participe à une transition juste et solidaire. On vous donne quelques pistes dans le FAQ Épargne & Investissement.
Comprendre son épargne et son investissement
La plateforme LITA.co, déjà engagée sur les questions d’épargne responsable, a développé en 2021 l’application mobile Rift (accessible sur smartphone) qui permet d’évaluer l’empreinte carbone de votre argent. Qu’il s’agisse de l’argent placé sur votre compte courant, votre livret A ou votre assurance vie, l’application vous informe notamment sur votre exposition, malgré vous, aux énergies fossiles. Rift vous permet également d’interpeller votre conseiller bancaire sur la gestion de votre argent.
Nous vous invitons à vérifier ce que finance votre épargne grâce à cette application, et si elle finance des secteurs en contradiction avec vos valeurs, rendez-vous ici pour épargner de manière responsable.
L’épargne réglementée concerne les produits d’épargne dont les règles de fonctionnement sont encadrées par l’État. Celles-ci concernent principalement le plafond et le taux d’intérêt de chaque produit. L’avantage de l’épargne réglementée réside notamment dans sa fiscalité avantageuse : les quatre livrets sont exonérés d’impôt sur le revenu ainsi que des prélèvements sociaux.
A noter qu’il n’est possible de détenir qu’un seul produit par personne et par type de produit simultanément. Par exemple, on ne peut pas posséder deux livrets A mais on peut posséder un livret A et un LDDS. Les principaux produits d’épargne réglementée en France sont les suivants :
- Livret A
- LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire)
- LEP (Livret d’Epargne Populaire)
- Livret jeune
- PEL (Plan d’Epargne Logement)
- CEL (Compte Epargne Logement)
Ils proposent des taux différents et les critères pour y souscrire varient également, en fonction de l’âge ou des revenus par exemple. Pour plus de renseignements sur ces produits, rendez-vous sur le site du gouvernement.
A l’exception du livret LDDS, aucun de ces produits ne prend en compte l’environnement et le livret LDDS ne le fait que de manière parcellaire. Voir la question qui lui est dédiée pour en savoir plus. Pour mettre votre épargne au service du climat, il faudra donc privilégier d’autres produits, non réglementés, tels que ceux délivrés par la Nef.
Le livret Développement Durable et Solidaire porte mal son nom. Selon la loi, 10% des encours des livrets doivent être affectés au financement des travaux d’économie d’énergie. Le reste des encours finance les PME-PMI, sans réelle garantie. 10% de l’épargne du livret LDDS a vocation à financer principalement des travaux d’économie d’énergie. Le reste des dépôts est utilisé librement par les banques. Or, toutes les banques ne se valent pas en termes d’impact climatique et certaines ont des pratiques bien plus vertueuses que d’autres.
Pour mettre votre épargne au service du climat, il faudra donc privilégier d’autres produits, non réglementés, tels que ceux délivrés par la Nef.
70% des fonds collectés à travers le livret A sont affectés au financement de missions d’intérêt général, notamment le logement social (HLM), en permettant aux organismes sociaux de l’habitat d’avoir accès à des fonds à des taux privilégiés. Mais le reste des dépôts, l’argent est utilisé librement par les banques. Or, toutes les banques ne se valent pas en termes d’impact climatique et certaines ont des pratiques bien plus vertueuses que d’autres.
Pour mettre votre épargne au service du climat, il faudra donc privilégier d’autres produits, non réglementés, tels que ceux délivrés par la Nef.
Un label qualifie un fonds et non un acteur financier dans son ensemble. Le même gestionnaire de fonds peut donc proposer à la fois des fonds labellisés et non labellisés.
Avec la montée des enjeux climatiques et sociaux, de plus en plus de labels sur les produits financiers voient le jour. En France, les trois principaux labels sociaux et environnementaux à retenir sont les labels ISR, Greenfin et Finansol. Mais attention, tous ne se valent pas en matière climatique et placer son argent dans certains fonds labellisés ne vous protège pas automatiquement d’investissements qui aggravent le dérèglement climatique.
Le label le plus courant est le label ISR, pour Investissement Socialement Responsable (qui représente 982 fonds et 659 milliards d’euros d’encours en avril 2022). Il a été créé en 2016 par le Ministère de l’Economie et des Finances, afin de “viser à concilier performance économique et impact social et environnemental”. Pour cela il s’appuie sur les trois critères de l’ESG : Environnement, Social, Gouvernance.
Le label ISR a un principal défaut : le refus d’exclure des activités ou secteurs pourtant par nature non durables, comme les énergies fossiles. Ainsi, comme démontré dans un rapport de Reclaim Finance en 2020, de nombreux fonds labellisés ISR comprennent des entreprises du secteur fossile.
A la suite de nombreuses critiques, le label ISR est en cours de révision. Pourtant, malgré l’intégration d’exclusion dans le secteur de l’énergie, celles-ci restent minimalistes et incapables de répondre à l’impératif climatique (pas d’exclusion des entreprises qui continuent de développer des nouveaux champs pétroliers et gaziers par exemple, à rebours des recommandations du GIEC ou de l’Agence internationale de l’énergie).
Il a été créé en 2015 par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, afin de “garantir la qualité verte des fonds d’investissement”. A ce titre, il garantit une exclusion stricte du secteur fossile : sont exclues toutes les entreprises impliquées sur l’ensemble de la chaine de valeur des énergies fossiles – production, transport, fourniture, distribution production d’électricité – dès que ces activités représentent plus de 5% de leur chiffre d’affaires. De plus, pour être éligible, 75% du fonds doit financer les secteurs suivants :
- Le bâtiment, l’industrie, les transports et les énergies propres ;
- La gestion des déchets et le contrôle de la pollution ;
- L’agriculture et les forêts ;
- L’adaptation au changement climatique
Contrairement au label ISR, le label Greenfin est donc plus difficile à obtenir et concerne moins de fonds. Il représente, en avril 2022, 84 fonds et 31 milliards d’encours. Du fait de sa politique stricte, il est le gage d’une certaine exigence environnementale. La plateforme Novethic est l’une des structures habilitées à labelliser les fonds Greenfin. Elle répertorie l’ensemble de ces fonds sur sa plateforme.
C’est l’un des plus vieux labels puisqu’il a été créé en 1997, dans le but d’assurer aux épargnants que leur argent contribue réellement au financement d’activités à impact social et solidaire. A ce titre, il concerne les secteurs de l’emploi, du logement social, de l’insertion, du commerce équitable, de l’agriculture biologique, ou encore des énergies renouvelables).
Chaque fonds labellisé Finansol doit remplir plusieurs critères, dont les principaux sont les suivants :
- Les critères de solidarité : l’encours de l’épargne finance des projets solidaires et les revenus de l’épargne soutiennent les activités d’association.
- Les critères de transparence et d’information : le label atteste de la possibilité pour l’épargnant d’avoir accès à une information fiable sur le produit labellisé et les activités soutenues.
On peut toutefois regretter que ce label n’intègre pas d’objectifs environnementaux ou climatiques.
Agir sur son épargne et son investissement
La Nef est la coopérative historique de la finance solidaire. Elle propose des produits d’épargne sécurisés : un compte à terme (où l’argent déposé doit être bloqué pendant une période minimum) et un livret d’épargne (où les fonds sont disponibles à tout moment). En utilisant ces fonds, La Nef s’engage à financer seulement des projets à forte valeur ajoutée sociale, environnementale ou culturelle.
La Nef est également un établissement exemplaire en termes de transparence. C’est le seul établissement bancaire français à être 100% transparent sur l’utilisation de ses fonds. Chaque année, elle publie un rapport indiquant l’ensemble des projets financés grâce aux dépôts de ses clients.
Qu’arrive-t-il à votre argent déposé à la Nef ?
Une fois déposé à la Nef, votre épargne a un réel impact positif : aujourd’hui, l’encours de crédit de la Nef lui permet de “réemployer” 60% des fonds d’épargne collectés, c’est à dire qu’ils permettent de financer, par des crédits, des projets à impact. Le reste est soit investi dans des obligations vertes de l’Etat français, soit placé ou déposé en banque (en l’occurrence à la Caisse d’Epargne Rhône Alpes et au Crédit Coopératif).
Pour aller plus loin, vous pouvez également acheter des parts sociales à La Nef et devenir sociétaire de la NEF, pour être un acteur de la coopérative. Cela permet à la Nef d’augmenter son capital, essentiel à son activité de financement de projets et d’entreprises.
Au-delà des produits d’épargne classique, il existe aussi des solutions d’investissement compatibles avec un modèle de société juste et soutenable. Point d’attention en revanche : de tels investissements sont soumis à un risque de perte de capital.
Lita
Avec la plateforme de financement LITA vous pouvez investir dans des projets à impact, et les choisir selon vos préférences : énergies renouvelables, culture, économie sociale et solidaire… il y en a pour tous les goûts !
Terres de liens
Vous pouvez également souscrire des actions auprès de l’association Terres de Liens, qui permet le développement d’une agriculture biologique et paysanne. L’épargne placée permet à l’association d’investir dans l’achat de terres et de fermes pour soutenir des producteurs ayant fait le choix d’une agriculture bio et à taille humaine. Ainsi, vous contribuez de manière très concrète à dynamiser les campagnes.
Energie partagée
Sous le même modèle, vous pouvez souscrire à des actions Energie Partagée, pour que vos fonds soient investis dans des sociétés de production d’énergie renouvelable. Créé en 2008, cet outil d’investissement labellisé Finansol permet d’œuvrer à la construction d’une transition énergétique “qui rassemble les différents acteurs locaux (acteurs privés, collectivités, habitants)”.
La réglementation interdit de posséder deux livrets du même type. Si vous souhaitez souscrire le même type de livret dans votre banque d’arrivée que dans votre banque de départ, il vous faut d’abord clôturer le livret de votre banque de départ. Cette démarche est totalement gratuite. Le solde restant ainsi que les intérêts sont versés sur le compte de votre choix. Vous pouvez ensuite souscrire le même type de produit dans votre banque d’arrivée.